vendredi 29 avril 2011

"Shutter Island" de Denis LEHANE, éditions Rivages, collection Thriller



Lecture faite dans le cadre d'une lecture commune du site Livraddict.

Deux Marshals, Teddy Daniels et son coéquipier Chuck Aule, se rendent sur une île d'aspect sinistre : Shutter Island. Sur cet île, est basé un hôpital psychiatrique d'avant garde où sont détenus certains des individus les plus dangereux. Ils y ont été appelé car une des pensionnaires, Rachel Solando, manque à l'appel. Ils arrivent alors qu'une tempête se lève. Le mystère est complet, elle est sortie de sa cellule, fermée de l'extérieur, sans que les nombreux surveillants ne se rendent compte de son absence. Elle a laissé derrière elle une feuille avec un code dessus.
Durant l'enquête, Teddy Daniels, le marshal le plus expérimenté fait savoir à son coéquipier qu'il pense savoir que l'assassin de sa femme est détenu sur l'île...

L'ambiance de ce roman est noire et très tendue. Denis Lehane plonge dans la folie, dans la schizophrènie complète. L'hôpital semble faire des expérimentations sur les malades. Les deux marshals sont bloqués par la tempête et les migraines de Teddy les rendent méfiants. On est nous aussi du côté de ces deux marshals isolés face à l'administration du lieu.
L'angoisse est à son comble durant toute la lecture et le final est plus que surprenant. Denis Lehane nous balade jusqu'à la fin. Merveilleusement construite l'intrigue est solide. C'est un très bon thriller.

J'avais lu la bd au moment de sa sortie et j'avais été moyennement emballé car le dessin en peinture directe est assez sombre et on mélange un peu les personnages par moment. Ce qui n'est pas le cas dans le roman. C'est dommage car j'apprécie beaucoup ce que fait Christian de Metter.


Pour ce qui est du film, j'ai mis une réservation sur l'exemplaire de ma Médiathèque. J'attends mon tour.

Les avis des autres lecteurs de cette lecture commune :
LefsO ; Léo Elfique ; Petit-lips ; Simi ; Livr0ns-n0us ; Nodreytiti ; Reveline ; Mimipouss ; Ptitetrolle ; Aidoku ; Felina ; Naminé

Cette lecture fait aussi parti du Guide Polar fnac.
C'est le 80ème livre de la sélection. Un de plus donc !


lundi 25 avril 2011

« De briques & de sang » de HAUTIERE et FRANCOIS, éditions Casterman collection KSTR



L'action se situe au Familistère de Guise. Cet édifice picard à réellement existé. Erigé au 19ème siècle par Godin, le fabricant de poêles en fonte, ce projet pharaonique avait pour but de construire un ensemble de bâtiments regroupant les usines mais aussi les habitations ainsi que des bâtiments pour le bien être des ouvriers (piscine, magasins, école etc etc...). Cette expérience durera jusqu'en 1968. Aujourd'hui les bâtiments sont classés et sont ouverts à la visite.
Nous sommes en janvier 1914 et un meurtre est commis au familistère. L'enquête est menée par la police mais aussi par Ada, jeune fille du familistère et Victor Leblanc, journaliste à L'Humanité. L'enquête plonge dans l'histoire du familistère. D'autres meurtres s'en suivent...
L'élément essentiel de cette histoire reste le familistère, véritable personnage à lui tout seul, le tout dans une ambiance de commérages et de communautés « secrète ». Le tout formant une enquête historique intéressante.

dimanche 24 avril 2011

Dédicace de Bruno LE FLOC'H sur "Chroniques Outremer"

Dédicace obtenue le 23 avril à la Librairie "Au jardin des bulles" à Vannes.



Bruno Le Floc'h est quelqu'un de très sympa. Je l'ai déjà rencontré à de nombreuses reprises et notamment lors d'un stage formation où il nous avait parlé de son métier dans l'animation et dans la bande dessinée et où il nous avait présenté de nombreux originaux. Un très bon souvenir.

samedi 23 avril 2011

"Le Chien dans la vallée de Chambara" de Hugues MICOL, éditions Futuropolis


Premier coup de coeur BD de l'année 2011 

Nous sommes dans le Japon moyenâgeux, Maraki Zatu est à la chasse avec trois de ses voisins, Ishi, Ni et San, qui veillent sur elle suite au décès de son père. Durant la chasse, ils tuent un chien qu'ils croient errant. Mais ce chien appartenait en fait à quelqu'un qui demande réparation. Bien trop lâches les trois voisins préfèrent lui tirer dessus. Voyant cela Makari s'enfuit en coupant par le lac gelé. La glace cède sous le poids du cheval. Les trois voisins choisissent de la laisser mourir plutôt que d'aller l'aider. Chacun voyant l'avantage qu'il pourrait tirer de la disparition de la jeune fille.
La mère de Maraki, Kajin, n'ayant plus de protecteur est obligée de se remarier avec Ishi qui donne la fortune de la veuve à Ni tandis que San devient général du clan.
Ce qu'ils ne savent pas c'est que le chien n'était pas mort et qu'il ira repêcher Maraki. Celle-ci sera recueillie par un vieil ermite qui, en échange de très nombreux menus travaux domestiques et autres, lui enseignera l'art du combat.
Maraki grandit et prépare sa vengeance...

Ce n'est pas la première fois que Hugues Micol nous transporte au Japon. Il avait déjà abordé ce pays dans la série "Les contes du 7ème souffle" en tant que dessinateur, Eric Adam en était le scénariste. Cette fois-ci il est aux manettes complètes et nous le suivons avec enthousiasme.
Graphiquement splendide avec des pages qui débordent de couleurs. Les dessins sortent souvent des cases. On pense aux estampes japonaises.  Les éditions Futuropolis ont bien fait de sortir cet album en grand format rendant révérence au travail de l'auteur.
L'histoire est, quant à elle, bien construite. Un conte en même temps qu'un récit d'apprentissage bien ancré dans les valeurs traditionnelles du Japon.

Riche graphiquement mais aussi très réussi dans la narration, cet album est une vraie réussite.

mardi 19 avril 2011

"Les larmes de l'assassin" de Thierry MURAT, éditions Futuropolis


Paolo vit chichement avec ses parents au Sud du Sud du Chili, au milieu de terres arides, ils y ont planté leur cabane. Ils recoivent de temps en temps des visites de personnes qui viennent se perdre sur ces terres. Un jour arrive Angel, assassin en cavale. Il tue les parents de Paolo qui ne doit son salut qu'au fait qu'Angel n'a jamais tué d'enfant. Paolo et Angel vont vivre ensemble pendant une saison avant de voir débarquer un voyageur, Luis Secunda. Angel veut le tuer mais Paolo s'attache à cet étranger. Ils vont vivre ensemble pendant quelque temps avant d'être obligé de retourner vers la civilisation, n'ayant plus de vivre ni d'animaux.

"Les larmes de l'assassin" est l'adaptation d'un roman d'Anne-Laure Bondoux. Je ne l'ai pas lu mais on devine la difficulté qu'à dû être l'adaptation de ce roman. Apparement Thierry Murat a transformé pas mal le roman avec une fin différente. Le résultat de ce travail d'adaptation, de réécriture est très réussit. Il utilise de grandes cases avec le texte au dessous ou au dessus. Des couleurs sablonneuses pour les grandes étendues désertiques ou bleues pour les nuits froides du Pacifique. Grises lorsqu'il s'agit de rendre l'hiver avec sa neige et ses pluies froides.
La relation entre Paolo et Angel est centrale dans le livre, il n'y a pas trop d'explications mais tout est dit dans les silences, les regards et les attitudes. Malgré le meurtre des parents commis par Angel, Paolo va s'accrocher à celui-ci allant jusqu'à l'appeler "papa". La vie est dure dans ce pays aride et quand une difficulté ou un drame survient, une seule solution, celle de continuer, d'aller de l'avant.

Cette bd est un petit bijou. Deuxième gros coup de coeur 2011.

lundi 18 avril 2011

Festival de Perros-Guirec 16 et 17 avril 2011

Après une année de pause, je suis retourné au Festival BD de Perros-Guirec.
Agréablement surpris par les changements amenés depuis. Auparavant les tirages au sort c'était du sport ! L'organisation a réussi à mettre en place un autre mode de tirage, cela de manière beaucoup plus sympa. Plus de bousculade et un esprit bon enfant. Le fait que les auteurs importants soient sur tirage au sort n'oblige plus à se lever aux aurores, ce qui n'est pas plus mal non plus ! Donc un week-end très agréable sous le soleil ! Matinées un peu fraiches mais après-midi plus agréables.

Voici les dédicaces que j'ai pû obtenir avec un peu de patience et de chance :

Samedi j'arrive à 7 h et je suis 7ème dans la file d'attente. Les portes ouvrent à 10 h et je me retrouve 3ème à Gibrat. Les autres personnes étant parties sur d'autres files. Gibrat n'arrivera qu'à 16h30 après divers reportages télé, radio, journaux... Voici le résultat sur "Le vol du corbeau" Tome 1 :


Je me dirige alors vers Nicoby et Kris pour avoir une dédicace sur "Les ensembles contraires" T.1. Auteurs bretons très sympas. J'avais déjà rencontré Kris à plusieurs reprises :


Puis direction la maison des Traouïero pour faire d'autres auteurs dont Gabrielle Piquet pour "Les enfants de l'envie", véritable coup de coeur pour cette bd en 2010. Elle fait partie de mes cinq meilleures bd 2010 et j'ai eu aussi un véritable coup de coeur pour l'auteure. La meilleure rencontre de ce festival. Gabrielle Piquet est quelqu'un de très sympa et d'adorable. Discuter avec elle est un véritable plaisir :



Et pour terminer la journée une dédicace jeunesse pour ma grande fille Alwena avec  Bannister et Nikko, les deux auteurs de "Les enfants d'ailleurs" intégrale du premier cycle :



Le lendemain, dimanche, arrivée à 9h10. Participation aux 4 tirages au sort pour remporter celui de Juillard que je ferais donc à 15h avec "Après la pluie". :



Puis un rapide passage devant Gabrielle Piquet juste avant son départ en avion. J'espère que ça s'est bien passé pour elle, elle flippait un peu ! :



Et pour terminer à nouveau Nicoby pour "Les ensembles contraires" tome 2 mais sans le scénariste Kris qui était parti le matin :




Un très bon week-end qui me redonne envie de repartir sur les routes des festivals après une pause d'un an et demi !

mardi 12 avril 2011

"Le jeu de l'ombre" de Sire Cédric, éditions Le Pré aux Clercs



Lecture faite dans le cadre d'un partenariat entre Livraddict et Le Pré aux clercs, merci à eux !

Malko Swann vient de se produire en concert auprès de 5000 personnes. Ca marche bien pour lui, il a beaucoup de succès avec sa musique hypnotique et répétitve. Il rentre en voiture mais roule très vite sur la route, trop vite. Juste avant d'arriver à un pont, il perd le contrôle de sa voiture, se fracassant 30 mètres plus bas.
Il se réveille à l'hôpital, son ami Jack est présent à ses côtés. Son ami de toujours, celui qui le suit depuis le début, fidèle en amitié. Après une petite discussion sur le côté dangereux de la vie que mène Malko, celui-ci se rend compte d'un problème... pas des moindres pour un musicien : il n'entend pas la musique qui devrait provenir de la chaine tv qui diffuse des clips en boucle dans sa chambre. Pire la chanteuse semble se tourner vers lui. Son esprit lui jouerait-il des tours ?
Après consultations de nombreux médecins, son problème d'audition n'est toujours pas réglé et cela met sa carrière de musicien entre parenthèse.
Parallèlement un cadavre de jeune fille est découvert dans un cours d'eau. Elle a été complètement défigurée par la violence des coups de couteau qu'elle a reçu au visage et sur le corps. Une deuxième est retrouvée quelque temps après. L'enquête démarre et on se rend vite compte que les deux jeunes filles se sont rendues au dernier concert de Malko et qu'elles étaient en possession de pass VIP.
Pendant ce temps Malko se sent épié et pense délirer quand des phénomènes inexpliqués l'atteignent. Mais il est seul, terriblement seul...

C'est le deuxième livre que je lis de cet auteur, après "De fièvre et de sang" lauréat du Prix Polar Cognac 2010. Le moins que l'on puisse dire c'est que Sire Cédric sait construire ses histoires. On sent qu'il y a un véritable plan de la part de l'auteur : celui de nous ballader ! Au fur et à mesure que l'enquête avance, Malko sombre dans la folie. Il faut dire que rien ne lui est épargné ! L'assasin tue ses ex-petites amies et Malko en a eu un paquet ! C'est ce que Jack lui reprochait d'ailleurs.
Ce que j'aime chez Sire Cédric c'est le petit côté fantastique qu'il glisse dans ses thrillers. Même s'il y a une enquête avec une conclusion (on trouve l'assassin) il y toujours un côté irréel et incontrôlé. Cette fois-ci, ce côté fantastique est un peu moins appuyé que dans l'autre thriller que j'avais lu, il fait donc un peu moins peur mais est toujours présent. Il est un peu mois fantastique donc mais le sang est toujours présent en grande quantité !
J'aime beaucoup aussi les inspecteurs que nous propose Sire Cédric. Ils ont un côté hors norme et font appel beaucoup plus à leur instinct qu'à une rigueur administrative.
Le style est simple et très agréable. Une lecture très plaisante qui ne prend pas la tête et qui fait passer de bonnes soirées de lecture. J'en redemande : "L'enfant des cimetières", autre livre de Sire Cédric vient de sortir en poche. Il a reçu quant à lui le Prix Matheson.

J'ai de plus la chance de pouvoir participer à une discussion avec l'auteur, Sire Cédric, ce soir sur Livraddict !

samedi 9 avril 2011

"Seul le silence" de R.J. Ellory, éditions Sonatine



Nous sommes dans une petite ville de Géorgie : Augusta Falls. Joseph Vaughan, 12 ans, vit seul avec sa mère, son père étant décédé. Mis à part ce détail, sa vie est paisible, il va à l'école et est plutôt doué pour ce qui est d'écrire. Sa maîtresse le pousse dans ce sens voyant en lui un futur possible écrivain. Mais une série de meurtres de petites filles vient jeter le trouble sur la communauté. D'autant que Joseph les connaissait  car elles fréquentaient la même école qui lui. Il sera, de plus, à l'origine de la découverte d'un des corps. Il grandit, devient ado, et la découverte de corps continue. Cela le marque beaucoup. Leur voisin, est un moment suspecté par la communauté. Il faut dire qu'il est allemand et que la seconde guerre mondiale est commencée depuis quelques temps, l'amérique est obligée de rentrer dans le conflit. Joseph monte un groupe de surveillance avec des ados de l'école. Ils seront surpris par le shérif une nuit. Ils ont la peur de leur vie.
Les meurtres continuent sur plusieurs comtés sans que le responsable ne soit trouvé. Joseph est maintenant adulte. Il écrit de plus en plus et commencera une relation amoureuse avec son ancienne institutrice.

C'est un roman qui s'allonge sur toute une vie, celle de Joseph Vaughan. Un roman au long souffle et à l'action assez lente mais à la tension palpable. Un roman très marquant. Au départ j'en ai eu le souffle coupé. L'écriture fait penser à Faulkner, à la grande littérature américaine. J'ai eu un doute sur la nationalité de l'auteur, mais non, il est bien anglais ! Ce qui est encore plus remarquable.
La vie de Joseph est entravée de malheurs. Déjà au départ du roman on apprend que son père est mort quelques années auparavant, quand il était très jeune.
Avec sa mère, il vit dans la misère. Et celle-ci termine à l'hospice, persuadée d'avoir vu l'assassin des jeunes filles.
Sa relation avec son ancienne institutrice se termine mal. Sa vie part à la dérive.
La lecture est prenante et on n'apprend l'identité de l'assassin que dans les dernières pages. Malgré le fait que mon beau-frère m'avait prévenu de ce détail, les scénarios que j'ai pu élaborer durant la lecture se sont tous retrouvés faux. Je n'ai pas réussi à trouver le meurtrier. C'est aussi un des points forts de ce livre, il nous ballade de bout en bout. Ca et le fait que ce ne soit pas seulement un thriller parmi tant d'autres. Je l'ai déjà dis mais l'écriture fait que l'on a la certitude de lire un grand roman américain... écrit par un anglais.
C'est une certitude je relirais du R.J. Ellory.

vendredi 8 avril 2011

"Cinq mille kilomètres par seconde" de Manuele Fior, éditions Atrabile (collection Flegme)

Deuxième gros coup de coeur BD de l'année dernière. "Cinq mille kilomètres par seconde" a dû trouver son public par le bouche à oreilles car le premier tirage a été épuisé rapidement. Il ne devait de toute manière pas être énorme, Atrabile étant une petite maison d'édition. Et il a surtout remporté le Prix Fauve d'Or, Prix du meilleur album, à Angoulême. Une récompense amplement méritée.


Piero et Nicola sont italiens, ils vivent leurs adolescence tranquillement jusqu'au jour où aménage en face de l'appartement de Piero une famille dont fait partie Lucia. Elle a leur âge et ils ne tarderont pas à faire connaissance. Piero est plus réservé que son ami Nicola qui est un séducteur. Il y a une sorte de rivalité entre les deux amis. Pourtant Piero réussira à conquérir le coeur de Lucia.

Le temps passe, nous les retrouvons des années plus tard. On retrouve Lucia à Oslo, elle a rompu avec Piero. Piero, lui est parti faire des fouilles archéologiques en Egypte.

La distance qui les sépare est grande mais cela ne l'empêche pas de revenir et de rencontrer à nouveau Lucia. Leur jeunesse est loin maintenant. Et ce qu'ils sont devenus est le résultat des choix de vie qu'ils ont effectué à une certaine époque.
"Cinq mille kilomètres par seconde" est une histoire d'amour étendu dans le temps. Une chronique de trois destins, même si l'auteur s'appuie beaucoup plus sur le couple Piero et Lucia. Ce ne sont pas des destins extraordinaires mais plutôt la vie telle qu'elle est vécue par de nombreuses personnes. Une bd très proche de la réalité mais qui ne rentre pas dans les descriptions mais plutôt par petites touches et par le fil des années qui passent, va nous émouvoir comme c'est rarement le cas en bande dessinée. Pour cela, le dessin en aquarelle ainsi que le choix des couleurs est un élément important. Et Manuele Fior réussit parfaitement cet exercice utilisant un ton amer par moment mais tout en restant parfaitement clairvoyant.
Pour moi cette bd est clairement dans le top 5 des meilleures bd de l'année 2010.

mercredi 6 avril 2011

"Cul-de-sac" de Douglas Kennedy, éditions Folio (collection Série noire)

Troisième livre de la sélection "Guide Polar Fnac", j'avais déjà lu ce livre il y a à peu près 2 ans. Comme je m'en souviens très bien, je me propose d'un faire un petit article.


"Cul-de-sac" a été réédité récemment avec un nouveau titre "Piège nuptial" qui ne sont même pas, dans les deux cas, la traduction du titre original (The dead heart).... bizarre.


Je viens de découvrir qu'il s'agit d'un premier roman. Un coup de maître ! 
Nous sommes en Australie, dans le bush. Nick, journaliste américain en quête d'aventures nouvelles, conduit son véhicule de nuit sans lune. Grosse erreur, sur les pistes australiennes, il heurte de plein fouet un énorme kangourou mâle.
Durant l'immobilisation du véhicule, dans une petite bourgade, il fait la rencontre de la jeune Angie. Elle va le conduire en plein coeur du bush où vit une communauté dont elle fait partie. La communauté est un regroupement de frappadingues. Nick ne tarde pas à se rendre compte qu'Angie est aussi frappée que les autres habitants de ce village qui n'a aucune existence légale. Angie veut absolument que Nick reste et devienne son époux.  Une cérémonie est d'ailleurs organisée sans le consentement de celui-ci.
Il est drogué et fait prisonnier et sa seule obsession sera de s'évader pour sauver sa peau.
Tout cela est écrit avec un humour énorme. Même si la situation de Nick est cauchemardesque on ne peut s'empêcher de penser : Mais qu'allait-il donc faire dans cette galère ! Road-movie noir et décalé, "Cul-de-sac" est une lecture dont on se rappelle les détails, même 2 ans après !

"Le boucher des Hurlus" de Jean Amila, éditions Folio (collection Policier)

Deuxième livre de la sélection "Guide Polar Fnac". Javais déjà ce livre en attente dans ma bibliothèque perso. Une bonne occasion de le lire enfin !


Jean Amila est le pseudo de Jean Mecker, né en 1910 et décédé en 1995. Il écrira de nombreux romans policiers sous divers pseudo ainsi que de nombreux livres antimilitaristes et anticléricaux !



Petit extrait de Wikipédia sur l'enfance de Jean Mecker :
"Né le 24 novembre 1910 dans le dixième arrondissement de Paris, Jean Meckert grandit en l'absence de son père qui a refait sa vie suite à la Grande Guerre et que sa mère fait passer pour un soldat fusillé pour l'exemple. Suite à l'internement de sa mère au Vésinet, il est placé dans un orphelinat protestant à Courbevoie durant quatre ans".

 En lisant ce petit texte on a le début du résumé du "Boucher des Hurlus". Jean Amila (Meckert), comme le petit héros du livre, Michou, aura mal connu son père qu'il croyait fusillé pour l'exemple sur les chants de bataille de Verdun, sa mère le lui ayant fait croire. Pour Michou apparement ce point est réel. Et dans les deux situations la mère est internée.
Michou vit donc seul avec sa mère qui est constamment prise à parti par les voisins en ce qui concerne l'exécution du mari pour "traitrise" à la patrie. Celui-ci ayant refusé de monter à l'assaut de Perthes-les-Hurlus où 140 000 poilus avaient trouvé la mort inutilement. Le petit en paye aussi les conséquences en étant rétrogradé de deux classes alors qu'il est très bon élève.
 Un jour sa mère rentre avec une estafilade proche de l'oeil gauche. Une nouvelle altercation avec la voisine, la "mère Venin" comme ils la surnoment, a tournée à la bagarre. Le soir même, la police se présente au domicile de la mère et l'embarque. Confiant Michou, après l'avoir étouffé sous un édredon, à un orphelinat. Le petit Michou vit cela comme une injustice profonde. Il n'aura qu'une idée en tête : s'évader de l'orphelinat pour aller régler son compte au Général Des Gringues, responsable du meurtre de son père, surnommé "Le boucher des Hurlus". Ils sont une petit bande d'adolescents à partir ainsi sur la route pour mener à bien la mission du petit Michou. Travesant Paris, ils vont se rendre jusqu'au champ de bataille.
En partie autobiographique, notamment sur la situation de départ, Jean Amila se sert de l'écriture pour exorciser les années noires de son enfance. Véritable plaidoyer contre la guerre et ses absurdités. Des thèmes que l'on retrouve souvent dans l'oeuvre de cet auteur.

"Saison sèche" de Peter ROBINSON, éditions Albin Michel (collection Spécial suspense)



J'ai décidé il a quelque temps de lire les 200 romans policiers que la fnac avait sélectionné lors d'un guide spécial édité en 2006. Il me faudra, certes, un certain temps, mais c'est une sorte de Challenge personnel. Je pourrais monter un challenge spécial et le partager avec d'autres bloggers n'ayant pas le temps nécessaire pour gérer cela.

"Une saison sèche" est le premier livre de cette sélection. Ce livre a reçu le Grand Prix de la Littérature Policière 2001.


Lors d'un été très chaud, un lac artificiel dévoile le village, Hobb's End, qui avait été englouti lors de sa création. Un jeune garçon se sert de ce village comme terrain de jeu. Il fait une chute et tombe dans la boue. Son bras, en s'enfonçant,  touche quelque chose qu'il remonte en refermant la main dessus. Il s'agit d'un squelette de main. Un corps est vite extirpé de la fange par des équipes policières. L'affaire remonte à de nombreuses années.
C'est l'inspecteur Banks qui sera chargé de cette enquête. Il est depuis quelques temps mis de côté par sa hiérarchie. Sa femme l'a quitté après 20 ans de mariage et Banks se noie un peu trop dans l'alcool. Sur place il sera secondé par une jeune enquêtrice, Annie Cabot. L'enquête s'annonce difficile, près de 50 ans se sont passés entre le meurte et sa découverte. Il s'agit du corps d'une jeune femme morte par strangulation suivit d'une série de coups de couteau.
Il faut donc retrouver des personnes ayant vécu à Hobb's End avant que ce village ne soit noyé sous les eaux et voir si quelqu'un se rappelle qui vivait à cette adresse. L'enquête se tourne vers la période de la seconde guerre mondiale alors qu'une garnison de l'armée américaine se trouvait dans les environs.
Parallèlement à l'enquête menée par les inspecteurs, nous suivons le récit d'une personne au courant de ce qui s'est passé à l'époque et qui ayant vu les infos à la télévision se met à écrire son témoignage.
Cette alternance de l'enquête et du récit de la personne ayant connu la victime est très intéressant et est d'ailleurs le principal point fort du roman. On en apprend, à chaque changement de récit, un peu plus sur la victime. Cette période de la seconde guerre mondiale est très captivante.
C'est une bonne enquête avec des personnages attachants. On est tenu en haleine jusqu'à la fin.

dimanche 3 avril 2011

"Les enfants de l'envie" de Gabrielle PIQUET, Editions Casterman collection Ecritures

Je n'ai pas été très prolifique durant la fin d'année 2010. J'ai laissé des chroniques en attente. Je vais essayer de rattraper le retard, notamment en ce qui concerne les BD.
J'ai eu de véritables coups de coeur pour certaines, je vais les chroniquer j'espère rapidement.

La première s'intitule "Les enfants de l'envie" de Gabrielle Piquet. Auteur que je ne connaissais pas jusqu'à présent et qui par son graphisme et son sujet m'a complètement emballé.



Nous sommes dans la ville de Laon en 1999. Cette ville a  été, dépuis la fin de la guerre de 39/45 une base militaire américaine. Il y avait donc de nombreux soldats qui sortaient régulièrement de cette base pour s'amuser un peu. Au fil de ces sorties certains militaires ont développé des contacts avec des jeunes femmes de l'extérieur. Certains contacts plus charnels aboutirent sur des naissances. Mais un beau jour, la base dû être démantelée. Des femmes partirent avec les soldats mais pas toutes. Certaines sont restées avec l'enfant à élever seules.
Basile, un jeune homme, fait partie de ces "enfants de l'envie". Enfin, il le pense car sa mère se montre très évasive sur l'histoire de son père. Cela le travaille tellement qu'il ne pense qu'à l'Amérique. Une de ses passions est de peindre et il passe son temps à peindre New-York, lui qui n'y est jamais allé.
Un beau jour, le maire du village décide de faire revenir les soldats qui avaient occupé la base lors d'une journée de commémoration. Basile pense qu'il va enfin voir son père mais sa mère devient de plus en plus distante et gênée. Pourquoi ?....

J'ai eu un véritable coup de coeur pour cette bd. L'histoire de ce jeune Basile qui rêve un père imaginaire.  Sa quête d'identité. L'histoire de cette ville marquée par le passage de la garnison américaine. Tout cela est très bien construit. Le dessin au feutre fin coule sur toute la page. Il n'y a pas de case et on suit le trait du feutre pour passer d'un dessin à l'autre de manière très fluide. Tout est donc au feutre fin mis à part le personnage principal, Basile, qui a le droit à des à-plats noirs sur ces vêtements et sa moustache. Une lecture que je vous conseille vivement.

Gabrielle Piquet sera présente lors du prochain festival BD de Perros-Guirrec les 16 et 17 avril. J'ai hâte de la rencontrer.