vendredi 26 février 2010

"Terre neuvas" de Chabouté, éditions Vents d'Ouest


Le nouveau Chabouté est, encore une fois, une petite merveille. Je le préfère même à "Tout seul", son précédent opus.
Une fois de plus, sa maîtrise du noir et blanc est totale. Il s'essaie même à
faire du brouillard maintenant !

Un jeune mousse embarque pour sa première pêche à la morue en direction de Terre-Neuve. La vie à bord est très dure et les marins ne sont pas tendre avec lui. Après trente sept jours de navigation, la goêlette arrive sur les bancs et un travail de forçat commence pour tout l'équipage. Le poisson n'est pas au rendez-vous, la pêche n'est pas bonne tous les jours. L'équipage pense qu'ils auront un maigre salaire, l'ambiance est très mauvaise.
Un matin le corps du second est découvert, un couteau avec un ruban autour du manche planté dans le dos.  Quel est le message ? Un second meurte à lieu.
L'ambiance est très tendue. Quel marin se venge et pourquoi ??

Chabouté a le don de créer des ambiances. Son dessin en noir et blanc et les "tronches" de ses sujets y sont certainement pour quelque chose. Une fois encore le thème de l'isolement est abordé, mais cette fois-ci l'isolement de 28 personnes perdues en mer. Isolement qui s'accentue encore, une fois les premiers meurtres passés, chacun épiant l'autre. Cette tension est très bien rendue. Chabouté nous signe là un magnifique thriller.

mardi 23 février 2010

"Etoile du chagrin" de Kazimir Strzepek, éditions Ca et là







Nous sommes dans un monde post-apocalyptique. Une comète s'est écrasée sur cette planète, provocant l'effondrement de la civilisation qui y vivait. Nous ne sommes manifestement pas sur Terre. Les survivants doivent survivre tant bien que mal. Différentes races et clans se croisent et se mènent des guérillas violentes. Par exemple un groupe nommé "les suppôts de l'Ordre" mené par Maître Grène tyranisent tout le monde.
Principaux personnages, Wilm et Klavir, partent à la recherche d'une personne disparue, accompagnés d'une petite bestiole, sorte de fantôme volant qui se nourri de rêves en se glissant dans la bouche pendant la nuit.
Tandis qu'un personnage amnésique traverse le désert sans but si ce n'est de se rappeler qui il est. Un détail et sa manière de se battre font penser qu'il
serait un combattant très dangereux.
Plusieurs petites histoires dans l'histoire donc avec de nombreux personnages.
Beaucoup d'imagination de la part de l'auteur. On ne sait pas trop où tout cela va nous mener. Le tome 2 vient de paraître, peut-être y aura-t-il des réponses. Pour l'instant les tome 1 et 1/2 ne suffisent pas à se faire une idée précise. Il y aura 6 tomes au total mais la série n'a pas rencontrée le succès en librairie, la mise en place du tome 2 ayant été encore plus réduite. Il faut le commander pour le trouver... Dommage car je pense que cette série est intéressante à plus d'un titre.

samedi 20 février 2010

"L'homme dans le labyrinthe" de Robert Silverberg, éd. J'ai Lu


Lecture dans le cadre d'une lecture commune du Cercle d'Atuan

Richard Muller vit seul depuis neuf ans dans un labyrinthe, sur une planète. Il vit là, reclus de la société à la suite d'une mission qui s'est mal terminée . Mission où il était chargé d'être le premier humain à prendre contact avec des extra-terrestres, les Hydriens et d'où il est revenu changé. Les Hydriens lui avaient fait quelque chose qui faisait que personne ne pouvait rester près de lui sans se sentir mal. Car autour de lui flotte toute la puanteur de la race humaine.
Pourtant un vaisseau approche de sa planète. A son bord : Charles Boardman, le jeune Ned Rawlins et une équipe qui ont pour mission de le ramener et de l'envoyer à nouveau en mission auprès d'une autre race extra-terrestre qui menace d'envahir la terre...
L'entrée dans le labyrinthe n'est pas facile car celui-ci est piégé. Pièges posés par l'ancienne race qui a construit cette structure. Après avoir envoyé de nombreux robots, les hommes partent à la rencontre de Muller. Quel sera son acceuil après neuf ans passés loin du monde.

Un très bon roman de SF malgré quelques longueurs.  En effet l'auteur nous fait traverser le labyrinthe par trois fois ce qui se relève un peu usant... Cela à même eu pour effet de fraîner ma lecture, j'avais un peu moins envie d'aller vers la fin. Fin qui est très bien amenée, fort heureusement.

vendredi 19 février 2010

"Malgré nous" de Gloris et Terray, éditions Quadrants



Les "malgrés-nous" sont ces personnes vivant en Alsace-Lorraine, qui étaient ballotées de camp allié en camp ennemi durant les guerres franco-allemandes. Une fois ils étaient allemands, une autre fois français...
Ainsi le père de Louis Fisher a perdu un bras en combattant contre les français en 14 et son frère à perdu la vie en combattant contre l'allemagne en 40. 
Il n'aspire qu'à une vie tranquille, il n'est qu'un jeune étudiant amoureux d'une jeune fille de la haute société, dont le père à déjà organisé un mariage arrangé avec une autre famille importante de la région. Il est donc plus préoccupé par son histoire d'amour, qui bat de l'aile, que par la politique.
Il sera enrôlé par la Waffen SS comme de nombreux  camarades...

C'est un pan peu connu de tous que nous raconte là les auteurs. Cela ne peut donc pas faire de mal que de trouver un titre bd qui traite de ce sujet.

Le dessin tout en aquarelle peut surprendre pour dépeindre cette époque trouble, mais la jeune dessinatrice maîtrise parfaitement son trait. Tous les détails sont présent, il n'y a pas d'erreurs et même si les couleurs sont douces nous sommes plongé dans l'ambiance de l'époque. 
Un petit bémol cependant, sans dévoiler le fil du récit, le jeune Louis a déjà pas mal de soucis (familiaux, amoureux et enrolement de force) alors la rencontre fortuite avec un "ami" d'enfance en rajoute peut-être un peu trop.

lundi 15 février 2010

"La sève et le givre" de Léa Silhol, éditions Points


Pour une fois je vais mettre le quatrième de couverture en guise de résumé car j'ai peur de ne pas être très clair.

4ème de couv. : Trois fois les Parques ont parlé, et en accord avec leurs prophéties de ruine, Finstern, Roi de la Cour unseelie de Dorcha, doit mourir.
Sauf si... Comme une dernière chance, ou un danger supplémentaire, des puissances contraires mettent au monde Angharad, née du printemps et de l'hiver, de l'élan et de la mort. Elle peut contrecarrer le destin de Finstern, ou le précipiter, et s'avance sur l'échiquier en Reine Blanche, porteuse du pouvoir de trancher entre des myriades d'intérêts divergents. Mais sans savoir quel est son destin, ni le prix qu'elle devrait payer pour écarter Finstern du sien. Au cœur des affrontements entre les fées d'Ombre et de Lumière, les Fatalités et les anciens dieux, Angharad cherche une voie qui lui soit propre, chacune de ses décisions engageant à la fois l'équilibre de la Féerie, et des Terres de Mortalité...


Ce livre est un véritable enchantement. C'est sur un topic de Livraddict que Wilhelmina le présentait et en disait le plus grand bien. Je sortais d'une déception avec la lecture du "Parlement des fées" et j'avais besoin de lire un autre livre sur ce thème. Wilhelmina a donc éveillé ma curiosité et je n'ai pas été déçu. Je la remercie.
En ouvrant les pages de ce livre on entre réellement en faerie. Le style de l'auteur, très riche, correspond tout à fait a ce que l'on attend d'un ouvrage parlant des fées. Il faut prendre son temps pour le lire, ne pas aller trop vite, de peur de s'embrouiller. Mais à la différence du "Parlement des fées" l'histoire nous accroche et on a envie de lire la suite.
On plonge dans les contes et légendes des pays celtiques. L'auteure Léa Silhol est d'ailleurs une spécialiste et son travail de recherche paye.
Cela m'a fait penser à "Tristan et Iseult" que j'avais lu il y a quelques années maintenant.
Ce livre a reçu le Prix Merlin 2003 - Meilleur Roman Fantasy
On pourrait même conseiller de le lire en écoutant un cd de Loreena McKennitt.
Dommage que la suite, "La glace et la nuit" ne soit plus disponible. Peut-être que les éditions Points le sortiront un jour, qui sait...

Le lien vers la chronique de Wilhelmina :
http://les-lectures-de-mina.over-blog.com/article-la-seve-et-le-givre-lea-silhol-39555148.html

dimanche 14 février 2010

"Enfant soldat" de Aki-Ra et Fuyaka, éditions Delcourt

 

Une planche pour se rendre compte du graphisme

 


"Enfant soldat" retrace la vie de AKi-Ra, jeune cambodgien de 10 ans dont les parents ont été assassinés par les khmers rouges et qui se trouve enrolé par ces mêmes khmers rouges pour venir grossir les rangs de leur armée d'enfants. Envoyés en première ligne armés de kalachnikov, Akira (ça fait plus japonais) ne mettra pas longtemps avant de tuer des ennemis. Durant une sortie il sera fait prisonnier par l'armée vietnamienne qui le débochera  pour rejoindre leur armée (en fait ils n'ont pas le choix). 
Nouvel uniforme, nouvel fonction Aki-Ra pose des mines et les enlève le soir pour laisser passer les troupeaux. Le jeune garçon devient vite un spécialiste. Il parvient à poser ou à enlever les mines avec une aisance et une rapidité déconcertante. 
Un beau jour le Vietnam se retire du conflit. Akira et ses amis se retrouvent enrôlé dans l'armée cambodgienne... Nouveau changement d'uniforme.
A la fin de la guerre l'ONU prend en charge le déminage. C'est tout naturellement que Akira se retrouve à retirer les mines, très nombreuses. Quand l'ONU part à son tour les mines sont loin d'avoir été toute retirées. C'est donc en bénévole et le soir que Akira continura d'oter les mines. Une idée de musée germe dans son esprit.

C'est une histoire réelle que racontent les auteurs. Akira a bien existé et le dessinateur a été à sa rencontre pour avoir son témoignage. Un témoignage important sur ce qui s'est passé dans ce pays. Le témoignage d'un enfant soldat, et ils furent très nombreux.
Une histoire complète en deux tomes.

vendredi 12 février 2010

"Mangez-le si vous voulez" de Jean Teulé, éd. Julliard



"Mangez-le si vous voulez" raconte l'histoire de Alain de Monèys, noble de 28 ans qui se rend à la foire du village voisin par un beau jour, le 16 Aout 1870. La France est en guerre contre la Prusse et perd des batailles. Il fait chaud et le bétaille, comme les cultures, souffrent de la sécheresse... Les hommes avec l'alcool ne vallent pas mieux.
A peine franchit-il l'entrée de la commune qu'un groupe de personnes s'échauffe contre un homme (son cousin). Celui-ci après avoir lu à voix haute un article de journal laissant entendre que la France perdait des batailles finit par s'enfuir.
Alain de Monèys arrive juste :
- Eh bien, mes amis, que se passe-t-il ?...
- C'est votre cousin, explique un colporteur. Il a crié : "Vive la Prusse !"
- Quoi ? Mais non ! Allons donc, j'étais auprès et ce n'est pas du tout ce que j'ai entendu. Et puis je connais assez de Maillard pour être bien sûr qu'il est impossible q'un tel cri sorte de sa bouche : "Vive la Prusse"... Pourquoi pas "A bas la France !" ?
- Qu'est-ce que vous venez de dire, vous ?
A cause de cette malheureuse phrase il va être roué de coups, trimbalé dans tout le village, passant d'un endroit à un autre, pour être torturé par les habitants et les passants. Quelques amis vont bien tenter de s'interposer mais ils sont peu nombreux et, quand même le maire ne fait rien pour défendre le pauvre homme (c'est d'ailleurs lui qui aura cette phrase : "Mangez-le si vous voulez"), on ne peut, alors, qu'avoir peur à l'avance de l'issue de cette barbarie. Il finira brulé sur un bucher, les femmes faisant des tartines avec le gras qui coule de son corps.
Ce fait est une histoire vraie qui s'est déroulée dans le village de Hautefaye, dans le Périgord. Des arrestations et un procès auront d'ailleurs lieu avec quatre exécutions sur la place même du village.
Ce livre fait froid dans le dos et ce que le pauvre homme a enduré est difficilement supportable. Il faut avoir le coeur bien accroché.
Ce que peut faire une foule qui perd les pédales est assez incroyable, pourtant cela arrive encore par moment notamment dans le monde du sport durant les grands rassemblements footballistiques.
Ce roman fait 130 pages, il est donc rapide à lire et il faut l'avoir lu à mon avis.

mercredi 10 février 2010

"Pain d'alouette" de Lax, édition Futuropolis


Une planche pour se rendre compte du graphisme :



Le dernier Lax est une suite chronologique de "L'aigle sans orteil". La lecture de ce livre n'est pas obligatoire (mais je la recommande quand même).
Nous ne retrouvons pas le personnage principal, celui-ci est mort sur les champs de bataille de 14-18. 
Rappelez-vous, nous quittions ces hommes à la veille de la déclaration de guerre.
Nous sommes maintenant juste à la sortie de cette guerre. Les survivants sont revenus et ont repris leurs activités. Les courses cyclistes reprennent. Dans le nord, ils traversent les champs de ruine et cela a évidement un impact sur eux, puisqu'ils  viennent juste de les quitter.
Nous sommes donc dans le nord pour la course "Paris-Roubaix", "La Pascale" comme ils l'appellent, avec son enfer de pavés. Les coureurs sont sans assistance. Dans la foule qui suit la course, on retrouve un ancien coureur, Quentin, contraint d'abandonner le vélo car il a été gazé dans les tranchées. Il est accompagné par son neveu, Elie. Elie vit la passion du vélo par l'intermédiaire de son oncle. Ce qui n'est pas du goût de son père qui le verrait plus travailler dans la mine comme lui.
Parallèlement, dans un orphelinat, une petite fille subit les foudres du directeur et des soeurs car elle fait toujours pipi au lit. Cette petite fille est la fille d'Amédée, "L'aigle sans orteille" du volume précédent. Un couple de personnes agées fait tout son possible pour retrouver cette enfant et lui transmettre son héritage...
Lax est un passionné de vélo, il en fait lui même. Son dessin et ses couleurs sont magnifiques. Il ne parle pas uniquement de vélo mais créé des histoires avec des hommes, et des enfants qui sont très attachants. Une suite est prévue pour ce tome.

lundi 8 février 2010

"Cristal qui songe" de Sturgeon, éditions J'ai Lu


Lecture commune faite dans le cadre du Cercle D'Atuan

Horty Bluett, un jeune garçon est renvoyé de l'école car il a mangé des fourmis. Son père adoptif, le juge Armand Bluett, lui fait un acceuil très violent. En le fermant dans le placard, il lui coupe trois doigts. Terrorisé le jeune garçon fuit de la maison avec son jouet préféré, un diable dans une boîte avec des yeux de cristaux. Il grimpe dans un des camions d'un cirque ambulant qui passe devant chez lui. Zena, une naine du cirque le prend sous son aile protectrice. Elle montera avec lui un numéro de chant et de danse. Le directeur du cirque, Pierre Ganneval, surnommé "le cannibale", ancien médecin ayant sombré dans l'alcoolisme après le décès d'un patient, est en possession de cristaux extra-terrestres qui ont la faculté de reproduire des organismes à l'identique. "Le cannibale" essaie donc de recréer un être en forçant les cristaux à répondre à ses exigeances. Les doigts du jeune homme guérissent et Zena, qui a l'air d'en savoir beaucoup, fera en sorte qu'il les cache au directeur du cirque. Les cristaux en possession du directeur et ceux des yeux du jouet de Horty sont-ils de même nature ? Surtout que Horty semble doué de capacités assez particulières, pouvant se transformer et se régénérer suivant sa volonté.
Tous ces protagonistes vont se retrouver dans la roulotte du "Cannibale" dans une sorte de règlement de compte général.
Court roman sur la différence, ce livre de SF se lit très facilement. Même si certains passages sont assez dûrs, c'est une oeuvre importante de la SF. Un classique qu'il faut avoir lu. C'est fait pour moi !

jeudi 4 février 2010

"Une vie chinoise" de Otié et Li Kunwu, éditions Made In


Une planche pour se rendre compte du graphisme :




"Une vie chinoise" est une autobiographie de Xiao Li, peintre qui a mis son talent au service de la propagande chinoise. Né en 1955 d'un père cadre du parti et d'une mère ouvrière, le jeune Xiao Li va connaître la révolution dirigée par le grand timonier Mao Zedong.
Cette autobiographie nous montre l'esprit des populations chinoises à cette époque. Ce que raconte Xiao Li est assez incroyable. Le grand bond en avant décidé par Mao Zendong va plonger le pays dans une famine comme la Chine n'en a jamais connu. Pour produire du minerais, les chinois vont fondre tout ce qu'ils vont trouver. Pour faire tourner les fourneaux, ils vont couper tous les arbres. Pour supprimer les nuisibles dont on disait qu'ils étaient responsables des mauvaises récoltes, tous les enfants du pays vont éradiquer tous les insectes.
Parallèlement à ce désastre, le conditionnement des populations et la répréssion atteignent des niveaux que même les romans de SF dystopiques les plus noirs n'ont pas imaginé. Les enfants sont les principaux délateurs. Ce qui est un jeu pour eux, envoit des milliers de personnes dans les camps de ré-éducation ou pire à une mort certaine. Leur slogan : "Au service du peuple". Le Père de Xiao Li qui est au parti vit très mal cette période. Il n'est pas d'accord avec la tournure des évènements. Il sait qu'il ne peut rien dire. Il se retrouvera malgré tout dans les camps suite à une dénonciation, ses parents étant de riches propriétaires, ce qui est totalement anti-révolutionnaire.
Xiao Li ne pense qu'à une chose : rentrer au parti. Ce qui ne lui sera pas facile. Il s'engagera comme fermier volontaire (élever deux vaches sans aide ni confort, une situation pire qu'au moyen-âge). C'est un véritable endoctrinement de la population entière qu'est en train de réaliser Mao, qui est plus un gourou et un dictateur qu'un chef d'état. A sa mort, le pays sombre dans un état second. Tout le monde est perdu et croit qu'il n'y a pas d'après. Pourtant Deng Xiaoping va relever le pays (pas trop difficile après des années de noirceur).
Le père de Xiao Li sera relâché, Xiao Li mettra son talent de dessinateur au service de la propagande et atteindra la joie suprême d'entrer au parti.
Cette oeuvre (il y aura 3 tomes) est remarquable. C'est un témoigagne très important sur ce qui s'est passé en Chine durant les années Mao et après. La vie d'un homme mais aussi de toute une population, de millions de chinois.
C'est un manhua (manga chinois) très imortant au même titre que "Gen d'Hiroshima" pour le manga japonais et que "Massacre au pont de No Gun Ri" pour le manhwa coréen.
Le dessin un peu caricatural et épais colle parfaitement aux évênements. C'est très bien rendu. Autant la liesse des populations que les périodes de famine et de répréssion sont justes.
Pour les amateurs d'Histoire mais pas seulement car on apprend beaucoup avec cette bd sans avoir l'impression de suivre un cours magistral sur la Chine.

- Moi, quand je serai grand je serai balayeur !
- Je serai un soldat tueur de moustiques.
- Moi, simple paysan
- Bien, très bien ! Vous ne serez pas des bourgeois ! Vous êtes la relève de la
cause révolutionnaire !

mercredi 3 février 2010

"Fin de chaîne" de Michel Galvin, édition Sarbacane

Une planche pour se rendre compte du graphisme :



"Fin de chaîne" est une bd que j'ai lu cet été, mon blog n'existait pas et elle est tellement excellente que je ne peux m'empêcher de vous en parler maintenant.
Car c'est une bd peu connue, éditée par un petit éditeur, donc le peu de publicité que je pourrais lui amener ne pourra pas faire de mal ! A noter que mon frère, de passage chez moi, à lui aussi lu cette bd, sa meilleure lecture des vacances d'après lui !
Alors de quoi ça parle : De volatiles essentiellement, mais des volatiles qui font partie d'une espèce un peu spéciale : Les dindes du désert, une espèce qui n'a aucune utilité. Elles ne volent pas et sont un peu bête. Un de leur congénère est assassiné. Au début certains pensent à un accident mais quand les accidents se répètent à une cadence élevée, il n'y a plus de doute. Un tueur se cache parmis eux. Le hic c'est qu'il sera très difficile de trouver le coupable.

En effet, ces volatiles se ressemblent tous ! A tel point qu'ils ont du mal à se rappeler de leur propre nom ! La pérénité de l'espèce est en danger. Quiproquos, situations ubuesques et loufoques s'enchaînent sur chaque page.

Simplicité du graphisme avec un dessin tramé comme photocopié, déchiré puis collé sur la feuille, Michel Galvin sort des sentiers battus et ce n'est pas sans être très intéressant comme traitement.

Une lecture jubilatoire que je vous recommande chaudement !!!

Exemple de dialogue présent sur la page de titre :
- C'est beau ce que tu dis, Roger !!...
- Raymond !! Roger, c'est toi imbécile !!!

mardi 2 février 2010

"Cadres noirs" de Pierre Lemaître, éditions Calmann-Lévy




Partenariat entre Livraddict et Calmann-Lévy



Alain Delambre est un homme de 57 ans, ancien DRH il est au chomâge depuis quatre ans. Il accepte des petits boulots car l'anpe ne lui trouve rien. Il est en poste dans une boîte qui fait de l'expédition de médicaments, ceci pour 500 malheureux euros par mois... pas de quoi faire bouillir la marmite. Un matin, son chef lui met un coup de pied aux fesses. C'est le geste de trop, il lui colle un gigantesque coup de boule et lui explose le nez. Autant dire que les ennuis commencent. Il perd son boulot mais risque aussi de se retrouver assez vite devant un tribunal.
Au même moment, un de ses courriers de candidature est retenu par une société de chercheur de têtes qui représente une mystérieuse boîte qui veut faire passer un entretien assez particulier à ses candidats sous forme de jeu de rôle,en même temps qu'à certains de ces cadres.
Alain Delambre veut à tout prix cette place. Ses ennuis avec ses ex-employeurs, ses quatre années de chomage lui pèsent. Il va tout faire pour obtenir ce poste : emprûnter de l'argent, mener des enquêtes, s'entrainer à la prise d'ôtage... au risque de tout perdre. Car au fur et à mesure du temps il devient de plus en plus violent s'éloignant de sa femme et de ses deux filles.

Ce roman est construit en trois parties : Avant, Pendant et Après.
Le narrateur est Alain Delambre pour les parties Avant et Après. Alors que la partie centrale est narrée par une des personnes qui dirige l'équipe en charge de l'entretien spécial des candidats. C'est une bonne idée de changer de narrateur comme cela. Surtout qu'au moment de cette partie centrale on sent bien que Delambre n'est plus en mesure de relater quoi que ce soit.
Ce qui m'a vraiment plu dans ce livre, c'est le style de l'auteur. Il maîtrise parfaitement la narration et aucune phrase n'est superflue. C'est un pur bonheur. Sans oublier les pointes d'humour distillées ça et là.
Le texte est entrecoupé de passages de télévision, de radio ou de titres de journaux qui annoncent des bénéfices records, des licenciements, des prises d'otage de patron... bref la vraie vie, qu'on voit tous les jours mais dont on ne prête plus très attention.
Le personnage de Delambre est très attachant malgré la violence qui couve en lui et malgré les conneries monumentales qu'il commet. Mais on ne peut trop lui en vouloir, son combat étant tout ce qu'il y a de plus légitime. On comprend sa volonté de s'en sortir et le mal qui lui est fait quand la société lui tourne le dos, le poussant un peu plus chaque jour vers la misère.
Est retranscrit toute la violence du monde du travail. Ce n'est pas un roman noir, c'est juste la réalité de la société actuelle qui est décrite ici !
Et le personnage de Charles, ami et collègue de Delambre est vraiment attachant. C'est un SDF qui a une philosophie de la vie et des répliques excellentes.
C'est un très bon roman (celui-là je le garde !). Pierre Lemaître est un maître (sans mauvais jeu de mot !) du roman noir français. Je vais m'empresser de découvrir son autre roman "Robe de mariée". Le premier "Travail soigné" étant épuisé pour le moment. (nouvelle édition en juin 2010).
Merci aux éditions Calmann-Lévy et à Livraddict pour ce très bon partenariat !