samedi 15 janvier 2022

"Monstres" de Barry Windsor-Smith aux éditions Delcourt

 




Tout d'abord un grand merci aux éditions Delcourt et à Babelio pour ce partenariat.

Résumé : L'histoire secrète de Bobby Bailey, un personnage qui en évoque un autre, Bruce Banner alias Hulk.

Avis : Pavé de 360 pages, il faut du temps pour le digérer ! Tout à l'encrage noir et blanc. Barry Windsor-Smith est un dessinateur anglais, plus connu pour avoir dessiné des épisodes de Conan au début des années 1970. Vous pourrez aussi le trouver sur l'intégrale de "Archer & Armstrong". Il revient avec ce pavé qui propose une sorte de relecture du mythe du personnage d'Hulk.

Un jeune homme, Barry, qui a eu une enfance difficile, avec un père qui revient de la guerre de 39-45 avec des séquelles psychologiques, suite à sa participation de la découverte d'un projet secret allemand de développement de sur-hommes, s'engage dans l'armée n'ayant d'autres perspectives. N'ayant plus d'attaches familiales et étant en dehors de la société, il est vite retenu pour participer comme cobaye au fameux projet qui été repris par les américains avec l'aide des chercheurs allemands...

Le projet aboutit à rendre méconnaissable et surtout invulnérable le jeune homme. C'est là que l'on pense à Hulk. Si dans la véritable histoire d'Hulk c'est le chercheur lui-même qui s'injecte le produit, là c'est un innocent qui est choisi pour tester l'arme nouvelle.

C'est une très belle et très triste histoire. Je l'ai trouvée un peu longue. J'ai eu l'impression de lire un bloc de 500 pages. Cela reste malgré tout un très beau livre.



jeudi 11 novembre 2021

"Dans la gueule de l'ours" de James A. McLaughlin

 




Tout d'abord, un grand merci à Babelio et aux éditions J'ai Lu pour ce partenariat.


C'est donc l'édition poche que j'ai reçu, la première version chez Rue de l'échiquier était sortie en janvier 2020.

On suit un personnage, Rice Moore, qui suite à la trahison d'un grand cartel de la drogue, trouve refuge dans une sorte de réserve naturelle privée dont il occupe le poste de gardien, en remplacement de la précédente gardienne qui s'est faite violer par, on suppose, des braconniers. La réserve étant un endroit où l'on trouve beaucoup d'ours qui sont recherchés pour leur vésicule, sensée avoir des pouvoirs guérissants.

Il y a donc deux histoires dans une. La première, le cartel va-t-il remonter jusqu'à Rice qui ne fait partie d'aucun programme de protection. Il faut donc qu'il se montre très discret et la deuxième, l'agression de Sara l'ancienne gardienne et le braconnage qui est lié.

Rice possède de sérieuses connaissances du monde animal, il est très impliqué dans la protection du lieu. Il trouve, grâce à un individu très bizarre, une première carcasse d'ours. Suite à la rencontre avec l'ancienne gardienne, il décide de tout faire pour empêcher ce trafique et par la même occasion coincer les individus qui s'en sont pris à Sara. Aux risques de faire des remous qui pourraient le faire repérer auprès du cartel.

C'est donc un thriller écologique qui nous est proposé ici. Premier roman de James A. McLaughin, il a reçu le Prix de la littérature policière en 2020 en France et le Edgar Awards en 2019 aux Etats-Unis.

Il faut s'habituer au rythme du récit. Nous n'avons pas un "page turner" entre les mains ! On suit Rice dans son installation, ses pérégrinations dans la nature. Mais cela passe bien, on est avec lui en pleine nature, perdus dans les Appalaches au fond de la Virginie. Les autochtones sont assez rustres et très portés sur la chasse plutôt que la préservation des espèces. La réserve n'est pas très appréciée et souvent visitée. Rice aura du mal à savoir s'il a affaire à des braconniers ou à des tueurs des cartels. Jusqu'à la fin, malgré la présence de la police, il fera cavalier seul au risque de perdre la vie pour défendre la réserve et sa tranquillité.

J'ai bien aimé le roman finalement même si je me suis demandé de nombreuses fois si le récit n'allait pas finir par s'accélérer ! Mais ce rythme choisi par l'auteur est le bon finalement. Il donne une atmosphère, une sensation de réelle. On est loin des thrillers ou les auteurs se sentent obligés de placer un cliffhanger toutes les 15 pages !

Bref, je recommande la lecture de ce roman, premier thriller écologique que je lis.

jeudi 30 septembre 2021

Jim Fergus "Marie Blanche" Editions Le Cherche Midi

 


Tout d'abord un grand merci aux éditions Le Cherche Midi et au Picabo River Book Club pour ce partenariat.

Le livre est une nouvelle édition d'un roman qui était déjà paru en 2011. L'auteur y apporte de nouveaux éléments, il a pas mal revu la construction du récit. Et des photos, trouvées depuis, viennent augmenter l'édition initiale. Photos qu'il a récupérées par des cousins restés en France.

C'est donc un pavé de 733 pages qui nous attend ! J'ai mis un peu de temps à le lire, ayant eu un peu de mal à rentrer dans le récit. Je suis un peu retissant avec les récits concernant l'aristocratie. Je considère ces gens naissant avec une cuillère d'argent dans la bouche comme des parasites.

Récit qui est l'histoire de la grand-mère, Renée, puis de la mère de l'auteur, Marie-Blanche. Nous commençons donc par l'histoire de la grand-mère avec qui l'auteur n'a pas eu beaucoup de relations, pensant qu'elle était responsable de l'alcoolisme de sa mère Marie-Blanche. Chose qu'il a l'air de toujours penser. C'est là que je ne suis pas trop d'accord. Certes la grand-mère est une personne qui ne s'est pas occupé de ses enfants, qui était très dure mais elle a eu, elle aussi, une enfance toute particulière. Et je trouve que l'auteur ne pointe pas assez du doigt son arrière grand-père, son arrière grand-oncle (un monstre) et son arrière grand-mère. Alors effectivement, son arrière grand-mère n'était pas la mère biologique de Renée puisque celle-ci était l'enfant d'une des maîtresse du grand-père. Cela ne doit pas être facile à accepter et la jeune fille va vivre toute sa jeunesse avec. Après le grand-oncle est l'amant de l'arrière grand-mère et la délaissera au profit de Renée dès qu'elle aura acquis des formes féminines. Alors elle ne va pas se défendre et va même au devant de cet homme mais elle n'a que 13 ans et je pense que les trois adultes qu'elle côtoie sont pour quelque chose dans son évolution. Rien d'étonnant à ce qu'elle soit une mauvaise mère à son tour.

La deuxième partie est donc consacrée à Marie-Blanche, en parallèle de celle de Renée. Elle ne tient pas l'alcool et n'arrive pas à maîtriser sa consommation. Elle se réveille souvent sans savoir ce qu'il s'est passé. Un drame familial va faire que cette situation ne va pas s'améliorer. Elle perd en effet son premier enfant de 6 ans à la suite d'un accident. Elle en voudra à son mari qui lui en voudra aussi. La grand-mère ne leur faisant pas de cadeau avec les phrases assassines. Si Renée coupe les ponts avec sa fille, elle assurera la partie financière des prises en charges lors des nombreuses cures de désintoxication et paiera même le logement que Marie-Blanche occupera avant la fin de sa vie.

Si la fille Marie-Blanche n'a pas un destin hors du commun, celui de sa mère Renée est incroyable. Née en Bourgogne, bâtarde, elle va se marier trois fois et finir avec un multimillionnaire aux Etats-Unis. Elle a écrit trois livres dont un en français qui a été publié en 1976 par les éditions JC Lattès sous le titre "Une petite fille sous la table". Si j'en trouve un exemplaire, je serai curieux de le lire.

Jim Fergus a quand à lui décidé de ne pas avoir d'enfants pour arrêter ce destin familial. Sa femme est morte d'un cancer.

C'est quand même une histoire assez incroyable. La deuxième partie, mêlant les deux femmes est plus intéressante. Je recommanderai la lecture à celles et ceux qui sont attirés par les sagas familiales.

C'est aussi le premier livre que je lis de cet auteur, sa trilogie "Mille femmes blanches" me faisant de l’œil depuis de nombreuses années. Ayant aimé son style, je devrais donc bientôt lire cette autre histoire. Histoire dans laquelle il avait donné le nom de sa mère à un personnage et c'est ainsi qu'il est entré en contact avec la branche familiale de Bourgogne qui lui fournira de nombreuses photos.

vendredi 20 août 2021

"Lorsque le dernier arbre" de Michael Christie éd. Albin Michel

 


Tout d'abord un grand merci aux éditions Albin Michel et au Picabo River Book Club pour ce partenariat.

Le livre vient de paraître le 18 août et j'ai eu la chance de l'avoir en avant-première. Je partage maintenant mes impressions sur ma lecture.

Au niveau de l'histoire, nous sommes sur une saga familiale se passant durant la crise de 1929, dans le monde de l'exploitation forestière. Nous suivons trois générations sur une alternance de chapitres reconnaissables par l'annonce de dates : 1908, 1934, 1974, 2008, 2038.

Les premiers personnages sont deux garçons qui sont présentés comme frères, alors que ce n'est pas le cas. Ce sera d'ailleurs une des particularités de cette saga. Les personnages n'ont pas forcément le lien familial annoncé avec l'autre personne. Secret de famille, alliance pour survivre durant cette période particulière de l'histoire des Etats-Unis. Les deux garçons vont s'entraider, ils deviennent bucherons. L'un est atteint d'une maladie dégénérative des yeux. Il deviendra aveugle. Son frère prendra sa place pour faire l'armée, il restera très marqué par cette période. Durant ce temps son frère aveugle fera fortune dans l'exploitation forestière. Parallèlement, une jeune femme va accoucher d'une petite fille. Elle est la maîtresse d'un riche homme d'affaires. Elle choisit de fuir une nuit avec l'enfant. Tous ces personnages vont s'entremêler, se croiser dans une fantastique fresque familiale sur plusieurs générations.

La particularité intéressante de cette saga c'est qu'elle va au-delà des dates actuelles. L'auteur propose une vision du monde à venir et de l'effondrement. Elle s'attache à la vie des derniers arbres restants faisant le parallèle avec l'exploitation à outrance de l'aïeul (le frère aveugle) avec une jeune femme travaillant dans un sanctuaire d'arbres pour touristes.

Personnellement, j'ai été un peu déstabilisé au début par le récit. J'ai eu un peu de mal à rentrer dedans. Le style ? La traduction ? Avant d'être véritablement embarqué par le récit une fois que tout s'est mis en place.

Une lecture prenante que je recommande à toutes les personnes intéressées par la vie des arbres, par la littérature américaine et par une certaine vision de l'avenir, pas très positive, certes, mais très certainement plausible. 




jeudi 22 juillet 2021

Le guide Alan Moore de Laurent Queyssi et Nicolas Trespallé, édition ActuSF

 



Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions ActuSF pour ce partenariat.

Très heureux d'avoir été sélectionné pour ce titre ! Alan Moore est un auteur que je connais. J'ai lu certains de ses comics mais je n'avais pas encore lu de bio. Je connaissais malgré tout ses prises de position assez radicales et je me posais des questions sur le pourquoi du comment !

Alan Moore est un auteur très important de comics. Il a changé la façon de raconter des histoires et a écrit de nombreuses séries qui ont été adaptées au cinéma avec plus ou moins de réussite. Il refuse d'ailleurs que son nom soit cité au générique.

Alors le livre est très petit, c'est un format poche, cela doit changer de la bio qui était parue chez Huggin et Muninn. Je ne l'ai jamais eue en main mais je sais que c'est un beau livre. Là, nous avons donc un livre de poche sans aucune illustration. Mais ce n'est finalement pas grave. On plonge directement dans une bio très intéressante. On y découvre la vie d'Alan Moore, de son enfance jusqu'à sa retraite dans sa ville natale.

Suit une liste de 20 œuvres essentielles sous forme de catalogue. C'est là aussi très intéressant, les fiches sont très bien faites. Cela donne envie de se plonger dans les comics que l'on n'a pas encore lu. Après cette liste une nouvelle liste d'œuvres non essentielles mais à découvrir. C'est un peu long quand même à la lecture. Il vaut mieux venir picorer que tout lire d'un coup.

Puis une succession de chapitres par thématique qui continuent à nous en apprendre sur Alan Moore. 

Je sais qu'il y a d'autres livres dans cette collection, j'avais d'ailleurs postulé pour "Philip K. Dick", je me l'offrirais sans doute un de ces jours.

mercredi 9 juin 2021

"Moi Napoléon" de Vincent Mottez et Bruno Wennagel aux éditions "Unique Héritage"

 

Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions Unique Héritage pour ce partenariat.

Alors le pitch sur les sites : "Un roman graphique sur l'histoire de Napoléon racontée à la première personne."

Vous conviendrez que c'est un peu juste pour se faire une idée du bouquin. J'avais entendu parler de ce livre lors de sa sortie comme d'un roman graphique. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai postulé sur ce titre lors du Masse Critique de Babelio. Mais ce n'est pas un roman graphique tel que je le conçois en tant que lecteur de BD. Un roman graphique est pour moi une histoire racontée sous forme BD. Ce n'est pas le cas ici. Mais ce n'est pas grave car j'ai bien accroché. Il se construit sur une succession de textes, d'illustrations et d'une page BD pour chaque étape importante de la vie de Napoléon. Cette régularité est bien venue, on suit bien la progression et on n'est pas noyé par des pages de textes. C'est une très bonne première approche. J'avais lu, il y a quelques années, une biographie de Napoléon, j'aurais préféré commencer par ce livre !

En tête de chapitre, une illustration, une date et un petit texte très succinct mais largement suffisant. Puis c'est Napoléon qui prend la parole. Cette idée de faire parler directement le personnage est une bonne idée. Cela le rend plus humain, on partage ses pensées en direct. Il parait moins sanguinaire, il a quand même passé sa vie à faire des guerres !

Je n'ai pas appris plus que ce que je connaissais de l'individu mais cela fait du bien de replonger dans cette période de l'histoire. Un seul bémol, il n'est aucunement fait mention du problème de l'esclavage. Napoléon ayant rétabli l'esclavage en 1802.

Je ne comprends pas pourquoi on cherche toujours à cacher cela. Napoléon a été un grand homme, important dans l'histoire de France mais pourquoi, alors que ses défaites ne sont pas occultées, éviter d'aborder ce moment...

En conclusion, pour une première approche et pour des jeunes ce livre est parfait !


mardi 18 mai 2021

"Nos corps alchimiques" de Thomas Gilbert, éditions Dargaud

 


Un grand merci aux éditions Dargaud et au site Babelio pour ce partenariat.

J'avais postulé à plusieurs titres et j'ai été choisi pour celui de Thomas Gilbert. Cela tombait bien, je connais bien Thomas Gilbert, déjà pour l'avoir rencontré et aussi pour avoir lu plusieurs de ses œuvres.

C'est un dessinateur que j'apprécie beaucoup. Parmi ces œuvres je vous conseille vivement "Oklahoma boy", un chef d'oeuvre ainsi que "Sauvage où la sagesse des pierres" et l'adaptation de la série jeunesse "Bjorn le Morphir". Je n'ai malheureusement pas eu l'occasion de lire "Les filles de Salem", que l'on peut découvrir chez Dargaud aussi.

Le titre "Nos corps alchimiques" m'a fait un peu peur au moment de postuler. Je me suis dit : "Dans quoi il peut bien partir cette fois-ci ?" J'avais raison de me poser la question car Thomas Gilbert est parti dans une histoire un peu casse-gueule. Comment rendre crédible ce récit de partage des corps, de fusion des pensées... Loin d'être facile. Le moins que l'on puisse dire c'est que graphiquement c'est réussi. Thomas Gilbert a atteint un stade où il maîtrise parfaitement son dessin. Il y a des planches très très belles.

Par contre, niveau scénario, je suis passé complètement à côté... Les dialogues entre les trois personnages m'ont un tantinet énervés. Je suis en fait trop cartésien pour entrer dans un tel récit, surtout qu'il n'y a pas beaucoup d'explications sur le comment du pourquoi de la chose. On sait juste que l'un des trois personnages, Camille, a beaucoup étudié dans toutes les matières pour réussir à percevoir la possibilité de passer dans un autre stade de la matière et donc de rendre la fusion des corps et des esprits possible.

Bref, essayez quand même la lecture de cette bd, surtout si vous êtes plus ouvert d'esprit que moi et découvrez sans tarder les autres œuvres, citées au début de cette chronique, si ce n'est déjà fait. Elles valent largement le coup !